La Bergerie de Cerfroid
La «Bergerie» a retrouvé
cet été la plénitude féconde de ses jardins ; le potager s'est refait
une mise en sillons pleine de jeunes pousses prometteuses qui nous
permettent de disposer cet automne d'une foultitude de légumes ; tout
cela grâce à nos amis accueillis ici, qui participent activement aux
activités du jardin.
Notre jardinière en chef,
Marie Claude, n'a pas son pareil pour persuader nos pensionnaires des
bienfaits d'une telle activité pour le physique comme pour le mental. Il
est assez formidable de constater l'intérêt de nos hôtes pour les choses
de la nature, ils y trouvent ou retrouvent paix, équilibre ... «souplesse
de l'échine» ....
Hervé et Julien, leur séjour à la
Bergerie leur aura été bénéfique
Bien sûr, les résultats
sont divers et variés ... on attend encore l'apparition des capucines
semées il y a quelques mois avec amour et certitude par Jeannine ... il
faut savoir qu'elle avait, dans sa haute et bonne volonté, inversé les
conseils de Marie-Claude : 1 cm de profondeur et 20 cm d'intervalles ;
d'après Nathalie, son assistante de plantation, il ne serait pas
impossible que les dites capucines, pourtant géantes, émergeassent un
jour, ailleurs, vers 2008.
Sait-on qu'humus, humour et
humilité proviennent de la même racine latine !
Et ce n'est pas soeur Marie
Judith qui nous contredira, elle qui découvrit, voici peu, une épidémie
rubescente de radis poussant au milieu de ses parterres bichonnés ;
cette incongruité serait due à un petit farceur de ses frères toujours
non identifié à ce jour..
Grâce aux liens établis
avec nos associations partenaires : «Aux captifs, la libération», «Les
Orphelins d'Auteuil», «l'Agora d'Emmaüs», «L'Atelier des
Epinettes» ... nous accueillons des personnes, souvent des jeunes,
en difficulté, ayant toujours pour fil conducteur le «mieux-être» de nos
amis dans la diversité de leurs attentes. Chaque fois que possible, nous
les soutenons avec les travailleurs sociaux concernés pour construire un
projet souriant.
La proximité géographique
et humaine de la communauté les rassure et les amène à une réflexion
spirituelle évidemment toujours porteuse d'espérances. Concluons par un
petit extrait d'une lettre délicatement oubliée sur la table au moment
du départ par Loïc, 19 ans, arrivé ici en plein désarroi tempétueux ...
«Aujourd'hui, je quitte
la Bergerie avec une hénaürme joie, non pas parceque je pars mais
parceque je suis arrivé ici blessé, blessant les miens ... vous m'avez
accueilli tel que j'étais avec amour, patience, plein d'attentions ;
aujourd'hui, après des années de galère je sents bien que quelques
choses ont changés en moi ;je veus réussir ma vie, que mes parents
retrouvent un fils bien dans ses baskettes. Merci, je ne vous
oublirait jamais, j'ai la foi. Je veus que vous soyez fiers de moi. P.S.
: excusez les fautes d'hortographes ... ça s'arrangera. Promis!»
Aujourd'hui Loïc va très bien.
Paul Emmanuel
P.S. : après le retour à Paris de
Paul-Emmanuel, l'activité de la Bergerie se poursuivra par un
partenariat privilégié avec l'association Basiliade - Atelier des
Epinettes. PE, ainsi que d'autres responsables de l'association
accompagneront très régulièrement des personnes ayant besoin de venir
s'y ressourcer.
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